HLM : Les plus pauvres ont moins accès aux logements sociaux, l’État aux abonnés absents…

La France fait face à une crise de logement social depuis quelques années, mais cela a été aggravé par le confinement. Les personnes les plus pauvres n’ont pas accès aux logements et on constate que l’État ne fait rien pour résoudre le problème.

Pourquoi les plus pauvres n’ont pas accès aux logements sociaux ?

 

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La principale raison de cette crise de logement est la pénurie de logements sociaux contre une forte croissance de demandeur. En effet, en 2020 seulement, le nombre de personnes concernées par la crise de logement s’élève à plus de 15 millions contre 5 089 800 logements disponibles selon les statistiques du développement durable.

Par ailleurs, le coût de ces logements est encore trop cher pour les foyers en crise. La majorité des demandeurs ont un niveau de vie situé en dessous du seuil de la pauvreté, gagnant à peine 700 euros par mois net. Il est impossible pour eux de payer un loyer à 300 euros et subvenir correctement à leurs besoins dans ce cas-là, selon les comités d’évaluations qui n’hésitent pas à refuser leurs demandes.

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L’État a toutefois prévu d’octroyer 40 000 prêts locatifs aidés d’intégration par an pour permettre à 40 000 foyers d’accéder aux logements les plus sociaux. Cependant, cela reste insuffisant face à la forte croissance des demandeurs et le manque de logement disponible.

Enfin, la construction de nouveaux logements sociaux a été compliquée, voire suspendue par le confinement et la prolongation de la période d’élection. Le coût des constructions ne cesse d’augmenter alors que les aides disponibles se font rares.

Quelles sont les solutions ?

L’État doit s’activer pour répondre au besoin de logement du peuple. La fondation Abbé Pierre propose plusieurs solutions : la revalorisation des APL ou aide personnalisée au logement, le financement annuel de 60 000 PLAI ou logements très sociaux, la mise en place d’une quittance adaptée aux ressources des foyers, la gestion des coûts des charges.

Il est également indispensable de bien distribuer les logements sociaux dans les grandes villes et mettre en pratique les obligations d’attribution de logements sociaux aux foyers les plus en besoin soit 25 %. Malheureusement, force est de constater que l’attribution des logements au plus démunis n’est que de 14 % en 2018, contre 16,5 % en 2017.

L’utilisation des immeubles vacants

D’après le ministère du Logement, il existe en ce moment environ 1 million de logements vacants en France, dont 200 000 peuvent permettre de contribuer à la résolution de la pénurie de logements. Bien évidemment, ces immeubles ne seront pas saisis par le gouvernement, mais entreront dans le plan national de mobilisation des logements et locaux vacants dans le cadre du projet « logement d’abord ». Les propriétaires percevront un loyer de l’État et les personnes les plus en besoin pourront accéder à un logement. Ce dispositif a déjà été employé dans le passé, et a permis la mobilisation de 6400 logements privés entre 2018 et 2020.

Les conséquences de la crise du logement sur les plus démunis

La crise du logement en France a frappé de plein fouet les plus démunis. Les personnes qui ne peuvent pas accéder à un logement social et qui n’ont pas les moyens financiers pour se tourner vers le marché privé sont contraintes de vivre dans des conditions insalubres ou précaires.

Les conséquences pour ces populations sont dramatiques : manque d’intimité, promiscuité, exposition aux risques sanitaires et sociaux… Ces conditions de vie difficiles ont aussi un impact sur leur santé mentale et physique. Elles peuvent entraver l’accès à l’éducation, au travail ou encore à la culture.

Face à cette situation alarmante, il est urgent que le gouvernement prenne ses responsabilités afin de remédier au déficit du parc locatif HLM. Il doit construire de nouveaux logements sociaux adaptés aux différents besoins des familles.

Il existe heureusement des initiatives positives portées par divers acteurs tels que certaines associations caritatives ou coopératives d’habitants. Celles-ci cherchent à offrir une alternative viable en matière d’hébergement grâce notamment aux habitats partagés ou solidaires.

Il faut souligner l’importance cruciale que revêtent les droits fondamentaux liés au droit au logement pour chaque citoyen. Comme nous avons pu le constater lors du confinement imposé par la Covid-19, un domicile décent est une condition sine qua non pour garantir notre sécurité sanitaire ainsi qu’une stabilité économique durable dans nos sociétés fragilisées.

Les initiatives citoyennes pour pallier le manque de logements sociaux

Les initiatives citoyennes se multiplient face à l’urgence de la situation. De nombreuses associations et coopératives d’habitants ont vu le jour ces dernières années pour proposer des solutions alternatives en matière de logement social. Ces projets participent à la construction d’un véritable mouvement social contre la crise du logement.

Parmi les plus connues, on peut citer ‘Habitat et Humanisme‘ qui œuvre depuis plusieurs décennies pour développer des habitats solidaires. Cette association propose notamment des colocations intergénérationnelles ou encore des foyers partagés pour les personnes isolées, âgées ou en situation précaire.

D’autres initiatives telles que ‘Coop’immo’, une coopérative d’habitants dans le quartier populaire de La Barbière au Mans, cherchent aussi à offrir une alternative aux habitations classiques grâce aux bâtiments collectifs éco-responsables.

Malgré leurs efforts louables, ces initiatives ne peuvent pas remplacer l’action publique. Elles doivent être encouragées par les pouvoirs publics plutôt que considérées comme un simple palliatif.

Le gouvernement doit prendre conscience de ses responsabilités face à cette situation alarmante et agir efficacement afin d’enrayer la crise du logement en France. Des mesures concrètes sont nécessaires pour répondre aux besoins urgents des populations les plus fragiles : augmentation significative du budget alloué au logement social, mobilisation active des terrains publics disponibles ou encore réorientation fiscale pour favoriser la production massive de logements abordables…

Au-delà des mesures d’urgence, il est nécessaire de repenser en profondeur notre modèle de logement et de poser la question du droit au logement comme un véritable enjeu citoyen. Seul un changement structurel permettra de garantir à chaque individu l’accès à un logement décent et abordable dans une société solidaire et égalitaire.

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